Sillonner la France à la découverte de nouvelles adresses prend tout son sens à l’orée de ce printemps. Mon périple se prolonge dans cette région si riche de Nouvelle-Aquitaine, dont chaque jour, je mesure l’étendue et l’abondance de beauté. Aujourd’hui, c’est au Sud de Pau, capitale du Béarn, plus précisément dans le village de Jurançon que j’ai rendez-vous.
Situé sur les hauteurs de coteaux viticoles, le Clos Mirabel Manor rassemble tout ce qui allie le charme d’un cadre agreste, la sensualité de paysages ruraux dont je suis de plus en plus fervents, la modernité d’un lieu d’accueil et la douceur de vivre d’une région encore méconnue, au regard de sa voisine: le Pays Basque.

Je pars donc découvrir une maison d’hôtes ancrée en plein cœur d’une campagne de terroir viticole. Le vin, l’essence même, la renommée mondiale de Jurançon. Rachel, la propriétaire des lieux, m’y attend. C’est avec elle que j’ai longuement échangé et réussi à établir des liens pour cette collaboration que je suis fier de partager avec vous.



La propriété se veut secrète, bien que construite au sommet des premiers tertres de vignes. Une fois passé le portail d’entrée indiquant d’un lettrage noir prosaïque le nom du lieu, je me retrouve le long d’une allée bordée d’arbres majestueux dont des chênes canadiens. Ces grandes allées de grande prestance, je les affectionne foncièrement : elles me font rêver parce qu’elles mènent toujours vers des petits paradis discrets.
Sur le bord de l’allée, j’aperçois Rachel qui m’indique l’itinéraire pour rejoindre le parking tout au bout du Domaine de six hectares. Pendant ces quelques minutes de traversée, c’est les yeux grands ouverts que j’appréhende, charmé, ce Clos inondé de verdure et de végétation luxuriante, nimbé de vallons aux sillons de vignes sagement alignés. Au loin, dans un arrière-plan théâtral, la beauté de la chaîne des Pyrénées se révèle. Ici, la lumière, le calme et les splendeurs de la nature vous cueillent.





Le Clos Mirabel est un Manoir datant du XVIIIe siècle. Son style anglais resplendit de plus belle au milieu de cette terra pastoralis opulente. Le paysage, le cadre, l’endroit respirent l’atmosphère de ces maisons de famille classiques et nobiliaires. J’apprécie cette architecture dont la simplicité éthérée marie l’élégance et la sobriété.
Mais Rachel, que je retrouve devant le bâtiment principal du Manoir, va tout me raconter, son histoire et son passé. Depuis 2018, elle et son mari, Xavier, ont quitté Paris pour reprendre les rennes de la propriété familiale acquise en 2003 par son beau-père et sa seconde épouse. Depuis, ils en assurent la gestion et le développement.
L’habitat initial de Clos Mirabel été constitué d’une simple ferme béarnaise construite entre 1732 et 1738. En 1825 un certain Jean Mirabel rachète la propriété. Il lui adjoint plusieurs acres de terres pour composer le vignoble.

C’est un anglais Lord Hugh Faulkner qui acquiert la propriété en 1921. L’électricité est installée en 1933, puis l’eau courante en 1940, de grands travaux majeurs sont entrepris en 1947. Le Clos Mirabel n’a pas connu de changement majeur pendant la période d’après guerre.

Ce sont Ann et André, les propriétaires actuels, qui ont initié une rénovation prééminente en 2005 veillant à garder les caractéristiques historiques des lieux.
Rachel a fait une carrière internationale en tendance et design dans le domaine du luxe. Xavier, son époux, a étudié les Arts Plastiques à Paris ainsi que la pédagogie Steiner à Stuttgart. Ensemble, ils continuent d’insuffler au Clos Mirabel la vision d’Ann & André, axée sur un développement du Domaine en centre de séminaire lié à la santé et au bien-être. Le couple propose des ateliers & masters classes articulés sur les divers aspects de l’expression artistique. Rachel sélectionne les meilleurs produits du potager bio pour offrir, sur demande, une cuisine raffinée, un autre de ses centres d’intérêts.
Le Clos Mirabel est réparti sur deux corps de bâtiments principaux : le Manoir dans lequel je vais résider et qui offre cinq chambres ainsi qu’un appartement ; le Chai d’une capacité de trois chambres et d’un studio. Une troisième maison, située à l’entrée de la propriété, la Conciergerie, offre les facilités d’une maison de trois chambres avec jardin privatif. Lors de ma venue, je n’ai pu avoir accès qu’au Manoir, les deux autres espaces de logements ayant été loués.



Pendant que nous faisons connaissance et devisons devant le porche d’entrée du Manoir, je ne peux m’empêcher de prendre le temps d’apprécier le style singulier de l’architecture des lieux. L’enduit de chaux blanc à effet « sealant » si typique des Manoir anglais brille d’une blancheur légèrement écrue dans cet environnement de vert. La toiture en ardoise vient parfaire une tempérance des lignes que les nombreux versants de couverture viennent acharner. Le pignon principal en forme d’escalier retient mon attention, ainsi que l’ancien puit aux éléments forgés.




En entrant dans la maison, je me sens déjà captivé par ma curiosité d’en découvrir davantage. J’aime la résonnance et les vibrations de ces grands espaces des bâtisses anciennes. Il faut traverser un sas d’entrée pour accéder au reste de la maison. L’accès à l’appartement loft se fait dans cet entre-deux. Une fois franchie la seconde porte, se trouve sur la droite la cuisine où sont préparés les petits-déjeuners. Carrelage au sol et tapis d’accueil. Je remarque l’armoire aux dimensions généreuses qui apporte une ambiance familiale.
Puis nous traversons le salon de lecture et de détente avec parquet au sol, canapé et fauteuils répartis autour d’un poêle vintage tout de faïence blanche. Derrière une double porte se cache le bureau de Rachel. Ambiance chaleureuse accentuée par les carrés de lumière couleur feu provenant du soleil transperçant les fenêtres. Une atmosphère cosy, très British, dans un joli esprit de campagne émerge.






Derrière moi, j’aperçois une enfilade de pièces que nous découvrirons plus tardivement. Pour l’heure, Rachel me conduit à l’étage découvrir les chambres en franchissant un perron à l’échelle imposante : il s’agit de l’entrée originelle de la maison. L’escalier d’accès aux étages s’y trouve, en colimaçon, tout de bois, avec emmarchement et giron habillé d’un tapis, balustrade et rampe d’origine.






A l’étage, la surdimension prédomine : c’est vaste, ouvert, d’un seul tenant sur toute la longueur. Tendance de couleurs chaudes et de tons de rouge. Mon accompagnatrice est très disponible, grande passionnée de vie, des lieux et de son histoire. J’apprécie notre rencontre qui met à jour nos accointances.
Comme souvent, je ne sais pas quelle chambre mes hôtes de séjour me réservent. Mon excitation monte graduellement à mesure que l’échéance de la découverte approche. Mais je me garde de trahir mon impatience. Au contraire, je continue d’apprécier ce palier spacieux agencé de banquettes, meubles anciens, lampes, recouvert de tapis et distribuant les chambres d’hôtes. La fenêtre d’extrémité communique avec la partie nord du parc que je découvrirai tout au long de mon séjour.





Et puis nous y voici, à la pointe opposée du palier, devant la double porte de la chambre des Maîtres, comme elle se prénomme. C’est la plus belle chambre du Clos au goût de Rachel, offrant un espace de vie volumineux, en prise directe sur le parc, les vignes, les Pyrénées. Je ne pouvais espérer plus belle surprise. J’en rêvais !
Dans la chambre des Maîtres ce qui me frappe dès les premiers pas, c’est l’espace, la luminosité, la vue, les tons reposants clair & doux de l’ornement. Impressions premières de confort et réconfort.


La porte à double battant mouluré est dotée de jolies poignées dorées ; les deux grandes fenêtres sont gratifiées de volets intérieurs avec de petits carreaux aux verres flottés pour un effet ancien. J’aime également les cantonnières dissimulant les tringles à rideaux. Le moelleux de la moquette de même tonalité que les murs accroît l’impression de cocon. C’est spacieux, noble, d’un classicisme brummel.







Cette chambre offre deux espaces distincts : coin salon garni d’un canapé écru avec coussins aux tissus de Bernard Thorpe, des tissus imprimés en sérigraphie faits en Angleterre ; deux lampes sobres et design sont là pour éclairer nos lectures et accommoder nos moments de détente ; tapis de sol face à la cheminée de marbre ; petit bureau idéalement placé devant la fenêtre avec vue sur les vignes, sur la montagne, le jardin et la piscine.





















Dans le prolongement de la pièce, l’espace couchage garni d’un lit au chevet de mêmes imprimés que les coussins, motifs fleuris, esprit lumineux.

De chaque côté du lit, deux portes donnent accès à la penderie logée derrière le mur central.
Au centre de la pièce, une porte ouvre sur la salle de bain, grande et complète : douche à l’italienne avec mosaïque rose & violet effet « Ice flou », baignoire à pieds comme je les affectionne tant.










Malgré un ciel capricieux en ce jour d’arrivée, les rayons de soleil s’éternisent cet après-midi. Je descends profiter de l’air ambiant depuis la terrasse autour d’un thé de bienvenue proposé et servi par Rachel elle-même.



La vue est fantastique, surprenante de nuances de ciel gris et de vert à l’infini. Les paysages sont de toute beauté depuis mon belvédère à ciel ouvert, arrangé de plusieurs tables et chaises dispersées en terrasse et sous les arbres.








C’est sur le même promontoire, jouxtant la maison, que la piscine est idéalement placée. Un joli bassin taillé pour la nage, disposant de chaises longues sur son pourtour.







Le tea time s’annonce sous de bonnes augures : joies de la campagne, accommodation de la verdure, ambiance bucolique garantie en rendant visite au lapin si craquant dont la ménagerie miniature est installée près des vignes.



Je prolonge la balade en découvrant le potager établi par André, l’autre passion du propriétaire. Rachel y pioche ses inspirations et ses produits de cuisine pour concocter les menus des tables d’hôtes programmées certains soirs sur demande. Le petit-déjeuner risque d’être frugal demain matin. D’ailleurs l’heure en a déjà été fixée. Il sera servi pour 9h00 dans la salle à manger.




















Souhaitant pleinement profiter de la qualité des lieux, Rachel m’autorise d’accéder à la cuisine pour dîner ce soir. C’est si généreusement et si instinctivement proposé. Rien ne me plaît tant que découvrir ces pièces dont l’intimité cachée révèle souvent la conscience d’une maison.
C’est partager une intimité de famille qui m’attire et me complaît. La cuisine, c’est cet endroit central qui raconte le mieux une maison. C’est elle qui toujours donne la tonalité d’une adresse. C’est une pièce de vie, de rendez-vous, chacun y passe à ses heures mais tout le monde s’y retrouve et s’y rassemble.



Celle du Manoir au Clos Mirabel est fonctionnellement spacieuse, luminescente grâce à ses larges fenêtres charitables, flanquée d’une table centrale, de tout le nécessaire en électroménager et d’un joli buffet de style anglais dégorgeant de vaisselle blanche à fleurs de chez Portmeirion, les modèles « Botanic Garden » dont je suis fou ! Une vaisselle qui fête le printemps !



La lumière d’été est déjà là en ce mois de Juin, qui court sur le plancher des différents salons, des différentes pièces du rez-de-chaussée jusqu’aux combles. Cette maison me plaît. Sa décoration raconte quelque chose de singulier, de simple, d’utile. Elle ne ressemble à aucune autre, à rien de ce que je peux voir habituellement, ni même de ce que nous montre la presse de décoration, de design. Ici c’est tellement familial, très personnel et personnifié. Je me sens invité dans une maison de famille au riche passé, une maison chaleureuse, doucereuse et pleine de vie.











Je m’attarde dans les salons du rez-de-chaussée envahis d’une belle lumière, tournant autour de la grande table en bois pour les banquets de famille. Mon œil furète les détails du montant de bois sculpté et brique de la cheminée. Je teste le grand canapé installé devant, la rocking-chair, la chaîne Hi-Fi. Je parcours quelques livres d’art et de design. Un piano droit attend pour des soirées qui se prolongent ou pour des après-midis solitaires et créatifs. Quelques oeuvres de Xavier s’affichent sur les murs.





Voulez-vous dormir dans le calme absolu, profiter d’un sommeil régénérant, d’une nuit réconfortante ? L’adresse est toute trouvée : c’est ici au Clos Mirabel Manor qu’il vous faut venir !
Quel plaisir immense d’ouvrir les yeux et de découvrir cette lumière qui n’appartient qu’au matin. Alors que je me presse de rabattre les volets intérieurs pour découvrir le tableau matutinal de la chaîne des Pyrénées, je suis enveloppé par cette douceur émanant de la clarté du levant. J’ouvre les fenêtres et respire à pleins poumons l’air gouleyant.








C’est un rêve, ce matin je me retrouve seul pour prendre le petit-déjeuner. La salle intimiste, contiguë de la cuisine, me donne l’impression de me retrouver dans la position du Maître des lieux, assisté par son personnel attitré. C’est une impression à la fois comique et agréable. L’ambiance est marquée par la lumière encore et toujours. C’est, je crois, ce que je retiendrai du Clos Mirabel, son orientation cohérente en lien avec la lumière, le nombre des ouvertures installées de façon rationnelle.

Au sol, je retrouve le plancher homogène réparti dans toute la maison, table en bois entourée de chaises cannées, placards de bois encastrés, cheminée au linteau et jambage madrés, surmonté d’un grand miroir. Petits détails que j’affectionne : ces sellettes sur lesquelles vivent de belles plantes grasses et succulentes. Petites touches bigarrées apportées par les globes du lustre central. Sur la table déjà dressée, le petit-déjeuner rayonne : présentation raffinée, quotité généreuse, vaisselle anglaise exquise aperçue la veille.








Pour Rachel & Xavier, la nourriture est un objet de passion. C’est pourquoi ils ont choisi d’introduire auprès de leurs clients des produits issus de l’agriculture biologique et locale pour servir le petit-déjeuner. En ce jour, je pourrai goûter au miel de l’apiculteur ayant mis en pension ses abeilles sur les terres du Clos Mirabel. Les ruches se trouvent dans le parc. On les aperçoit en entrant dans le domaine. Je goûterai aussi au gâteau de noix fait maison, au fromage béarnais dont les appellations locales proposent une gamme infinie, aux produits de la ferme Larqué, un de leurs fournisseurs officiels. Un petit-déjeuner frugal, aux accents locaux, aux goûts régionaux auquel je m’empresse de faire honneur.














Quelques chambres du Manoir était libres de tout occupant lors de mon séjour. C’est naturellement que Rachel m’a proposé d’y jeter un coup d’œil en accès libre. Voici une sélection des clichés réalisés lors de ces visites détachées.























Pour la digestion, je me suis autorisé une promenade dans le parc. Je n’ai pas résisté au plaisir bien espiègle de m’amuser avec la balançoire que j’avais repérée sous les chênes centenaires. Un peu plus tard dans la mâtinée, je me suis laissé aller à quelques brasses dans la piscine semi-chauffée. Douze mètres par six, de quoi bien profiter.




















Lors de ce séjour, j’ai pris le temps de partir à la découverte de la Capitale de l’ancienne Principauté de Béarn, ville d’Henri IV, cité qui a vu naître Jean-Baptiste Bernadotte ce Maréchal d’Empire devenu Roi de Suède et de Norvège.
Pau, siège des souverains de Navarre et son architecture vernaculaire, son centre historique, son Boulevard des Pyrénées menant à son Château de style médiéval & Renaissance, son Domaine National, son funiculaire… et ses adresses que j’ai dégotées sur place.



















Je débuterai par un magasin atypique située à deux pas du Château et dont les vitrines ont attiré mon attention : Les Chauvins ! Ou comment repenser, parfois réinventer l’idée de « souvenirs et autres surprises qui font plaisir », du produit local fabriqué avec la fierté du cœur. Une belle rencontre auprès de Valérie, la créatrice du magasin, qui dans un élan de générosité m’a ouvert sa boutique et confié ses secrets. Merci pour votre accueil, votre patience et vos bons conseils de shopping. J’ai craqué sur les t-shirts, les bougies et les thés spécialement conçus pour la boutiques aux noms très bien trouvés en liaison avec le Roi Henri IV et sa favorite.








L’heure du Tea time, je l’ai passée à la Maison Constanti, sur les bords du Boulevard des Pyrénées, à deux pas de l’Hôtel de Ville, pour une vue imprenable sur les montagnes. Une adresse qui propose également des petits-déjeuners, des brunchs des déjeuners, des goûters. Une halte gourmande que je recommande.






Dernière adresse, chinée au hasard de mes balades, l’épicerie-café « Aquiu » qui se veut l’acteur d’un monde meilleur. Le concept : une épicerie locale et éco-responsable offrant à la vente des produits de saison de petits producteurs régionaux, en vrac autant que possible. « Aquiu » c’est aussi un café où l’on discute, échange, travaille et qui propose des débats, des conférences, des ateliers, des expos. Un cadre à la déco insolite à découvrir absolument. Un lieu vivant et plein de vie ! Vous trouverez un petit portant avec des vêtements vintage. Vous pouvez aussi venir avec vos contenants et les remplir au rayon vrac ou possibilité de les acheter sur place.






A l’occasion de ma venue au Clos Mirabel, j’ai eu l’incroyable fortune révélatrice de visiter le Village Emmaüs de Pau-Lescar. Bien entendu, comme tout un chacun je connaissais Emmaüs, ce mouvement associatif fondé en 1971 par l’Abbé Pierre et réparti aujourd’hui dans 36 pays. Une idée aussi lumineuse que généreuse qui depuis sa création ne cesse de se réinventer.


Mais je ne savais pas que chez Emmaüs, on avait créé un village comme celui-ci afin d’accueillir les compagnons et donner vie à une communauté en ouvrant un village autonome, quasi auto-suffisant, indépendant réparti sur plus de sept hectares qui gère ses propres activités de « bric-à-brac » bien connues mais également une recyclerie-déchèterie ainsi qu’une ferme alternative.

















Les logements sont des écohabitats à la logique participative chère aux compagnons. Le village accueille en moyenne deux mille visiteurs quotidiens venant acheter des produits naturels fabriqués et conditionnés sur place ou provenant de producteurs locaux bio, ou venant manger au restaurant ou bien encore venant visiter la ferme, nonobstant la vente d’articles vintages, de secondes mains, de recyclage qui est le cœur central de l’activité d’Emmaüs.
Cette découverte aura été pour moi un choc libérateur : outre le génie inventif de l’homme, au Village Emmaüs de Pau-Lescar, les compagnons nous prouvent qu’une alternative viable de gestion d’une société est possible !

































